Quand les Bâtiments de France nous ont contacté pour faire notre premier moulin à vent – celui de Montbrun-Lauragais – la tâche paraissait au plus grand nombre comme « quichottesque », y compris parmi ceux qui soutenaient le projet. Le contraire aurait été étonnant. C’est que l’essentiel semblait perdu : le savoir-faire en meunerie, la connaissance mécanique et structurelle du vélaïre – le charpentier des moulins à vent – et jusqu’aux matériaux à préconiser. Peut-être était-ce ce défi qu’il nous plaisait à relever. Ou alors l’émotion d’imaginer ce grand albatros terrassé reprendre son envol. En tout cas, malgré l’angoisse d’assurer un marché public (auquel nous étions seul à répondre…) dans de telles conditions d’incertitude, c’est le rêve qui à pris le dessus. Pensez donc, un mécanisme en bois! Un ouvrage avec une dizaine d’essences de bois différentes, des pièces de chêne pesant plus d’une tonne! Cette couverture en essentes de châtaigner. Les ailes faisant presque dix-sept mètres d’envergure… Notre enthousiasme allait croissant et devenait contagieux. Bientôt tout le village se sentait concerné et venait nous aider et nous encourager. De sorte que l’aventure ne fût pas seulement technique mais humaine, l’une des plus belles que nous ayons connue. Pas étonnant alors, que sept moulins plus tard, nous attendons toujours de nouveaux projets avec autant d’espoir…
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